J’ai publié un post sur une exploitation de chanson (« Comme ci, comme ça, de Zaz) il y a quelques jours, en passant un peu rapidement sur un phénomène qui me fascine dans la prononciation du français : l’assimilation régressive!
C’est une petite modification phonétique qui pour nous francophones est évidente et (je me risquerais à dire) inconsciente, mais qui est un vrai casse-tête pour les apprenants. Sur le principe, on peut dire que dans sa logique, le français « anticipe » constamment ce qu’il va prononcer, et la syllabe qui suit peut donc influencer la syllabe antérieure au point de lui transmettre sa nature. C’est pour cette raison que par exemple, « je ne sais pas » devient « chais pas ». On passe de /ʒənəsɛpa/ à /ʒəsɛpa/ puis, lorsque l’on fait tomber le « e caduc », à /ʃsɛpa/ puis finalement à /ʃɛpa/ : le /s/ « contamine le /ʒ/ en lui transmettant sa nature de consonne sourde. Et qu’est-ce qu’un /ʒ/ sourd? Eh bien un /ʃ/ !!
Voici donc un petit exercice qui mélange ce phénomène avec un travail sur les expressions imagées et figées : coup de coeur, coup de fil, etc. En plus de leur faire compléter les phrases en contexte, il s’agit d’insister pour que les apprenants adoptent la prononciation « naturelle » de ces expressions. Car tous vont être très appliqués et vous dire avec un grand sourire : /kudəkœʁ/ . Votre mission? Réussir à leur faire prononcer /kutkœʁ/ ! Et ainsi de suite avec chaque expression… Pas si simple! Pour cela, appuyez-vous vraiment sur le nombre de syllabes : partez de 3 et passez à 2 syllabes : kut-kœʁ. Comme deux « croches » en musique. Ne les laissez pas vous faire un magnifique « double-croche, croche »! (dans le style galop de cheval). N’hésitez pas à « durcir » les consonnes pour que ça passe. Mais attention, dans « coup de boule / main / barre « , le /d/ reste /d/ car /b/ et /m/ sont sonores….
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