Aujourd’hui, chaleur oblige, voilà une petite chanson qui va nous permettre de prendre un peu le temps de vivre…
Elle me donne l’occasion de clore mon triptyque sur la GUYANE puisque nous parlerons aujourd’hui d’Henri Salvador, artiste et musicien sans pareil qu’on a trop souvent réduit à son côté clownesque.
On commencera par un classique : une biographie de Monsieur Salvador qui nous donnera l’occasion de réviser les temps du passé et de découvrir son univers.
Mais je voudrais surtout aborder la chanson DANS MON ÎLE, qui est intéressante autant du point de vue culturel que du point de vue phonétique.
Saviez-vous que l’on raconte qu’elle aurait inspiré Antônio Carlos Jobim pour créer la bossa nova? Il aurait eu l’idée de ralentir le tempo de la samba après l’avoir écoutée, ouvrant la voie à un nouveau style musical qui continue d’inspirer musiciens et amateurs de jazz jusqu’à nos jours. Cette version ô combien polémique – vous imaginez bien – a été à la fois démentie et confirmée par certains proches de Tom Jobim. Quoi qu’il en soit, la passion d’Henri Salvador pour la musique brésilienne n’a d’égal que l’admiration que lui portent certains de ses principaux représentants, tels que Gilberto Gil, avec lequel il a interprété un duo (“Tu sais, je vais t’aimer” / “Eu sei que vous te amar”), ou Caetano Veloso, qui avait incorporé “Dans mon île” à son répertoire bien avant que le public français ne se rende compte qu’Henri Salvador était bien plus qu’un pitre.
Cette chanson nous donnera aussi l’occasion de travailler sur les stéréotypes sur les Antillais, qu’Henri Salvador véhicule (innocence ou second degré?) et que nous nous ferons un plaisir de déconstruire : “dans mon île, on n’fait jamais rien (…), on paresse sans songer à demain”.
Pour la prononciation, je me suis concentrée sur les 3 nasales : nous pouvons préparer la chanson en travaillant séparément de petits groupes de mots, pour prendre le temps de sentir les caractéristiques sonores de chaque nasale. Je les ai organisés de manière à ce que la difficulté soit a priori graduelle. Prenez le temps d’allonger ces nasales (cela permettra aux apprenants de bien les entendre et de les stabiliser, et cela facilite la nasalisation). N’hésitez pas à utiliser des gestes pour les différencier, pour faciliter et fixer leur production. J’écrirai bientôt un post à ce sujet!
Comme d’habitude, il vous suffit de cliquer ci-dessous sur le lien pour télécharger le document pdf complet.
Si cette chanson vous a plu, je vous conseille également “Jardin d’hiver”, du même artiste. Un vrai caramel à déguster tout aussi lentement!
https://www.youtube.com/watch?v=zRNBxEbK0U0
Sources :
https://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/reverence/